Les débuts,
Le 27 octobre 1913, il y a 108 ans, naissait Otto Wichterle à Prostejov (Tchéquie). Né dans une famille d’industriels, le jeune homme se consacre pourtant très vite à la science. Dès la fin de ses études secondaires, il quitte Prostejov pour rejoindre la faculté de chimie de l’Université technique de Prague. Diplômé en 1936, Otto Wichterle décide de rester dans la sphère universitaire, se consacrant à la recherche scientifique. Membre de l’Institut de recherche des travaux, il travaille tout particulièrement sur les matières plastiques et ses multiples possibles utilisations. C’est notamment dans ce cadre qu’en 1941 il parvient à mettre au point le sylon, une technique permettant de lancer et d’embobiner le polyamide, quelques années après l’invention par les Américains d’une technologie similaire, plus connue sous le nom de nylon. Au moment de l’invasion de la Tchéquie par les Allemands, Otto Wichterle est brièvement incarcéré par la Gestapo, avant de retrouver son poste à l’université de Prague.
Brevet spolié
C’est finalement après la guerre qu’Otto Wichterle commence à travailler sur l’ophtalmologie, s’intéressant notamment aux hydrogels disposés sur les lentilles de contact. Inventées en 1888, les lentilles étaient jusque-là relativement rigides et inconfortables pour les yeux. Avec ses équipes, Otto Wichterle invente alors l’Hema, un composé inspiré de ses précédentes recherches sur le polyamide et qui sert de base aux nouvelles lentilles souples. Reste un dernier problème : le bord de ses lentilles nouvelle génération est irrégulier et tient mal. Il faut à Otto Wichterle patienter jusqu’en décembre 1961 pour trouver la solution : en observant la force centrifuge exercée par sa cuillère dans une tasse de café, il décide d’appliquer le même système à son hydrogel et parvient finalement à donner la bonne forme à ses lentilles. Immédiatement, Otto Wichterle dépose un brevet. Hélas, son invention est récupérée de force par le pouvoir communiste, en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui le vend immédiatement à l’étranger pour l’équivalent de 500 000 dollars. Otto Wichterle meurt bien des années plus tard, en 1998, sans avoir pu profiter de son invention.