Initiative qui parlera peut-être aux professionnels de la filière visuelle suivant des patients diabétiques, l’Alliance Thérapeutique a été créée par le Professeur André Grimaldi, du service de diabétologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière pour sceller un contrat de suivi régulier entre un professionnel de santé et un patient atteint de diabète de Type 2.

1. Une initiative basée sur une observation

Comme le remarquent de nombreux spécialistes, de façon quotidienne, les résultats produits par l’annonce d’une pathologie, l’explicitation de ses conséquences, et l’incitation à suivre un traitement n’ont pas toujours de répercussions dans le temps. C’est-à-dire que le patient ne va pas nécessairement suivre son traitement de manière sérieuse. Cette tendance à « s’oublier » a été aggravée durant le premier confinement et les premières observations concernant les prises de rendez-vous médicaux en novembre 2020, tendent à montrer une certaine répétition : selon une étude Ipsos menée auprès de 300 patients atteints de diabète de type 2, ce sont au total 7% qui avaient complètement cessé leur traitement durant le premier confinement. Au regard de ces chiffres inquiétants, le créateur de l’Alliance Thérapeutique a décidé de prendre les choses en main.

2. L’Alliance Thérapeutique, qu’est-ce-que c’est ?

L’Alliance thérapeutique « vise à définir en commun, dans un rapport égalitaire mais asymétrique sur le plan cognitif et plus encore sur le plan émotionnel, des objectifs de santé et les moyens à mettre en oeuvre pour les atteindre. » Le but : « la décision médicale partagée conçue comme une aide emphatique du professionnel pour amener le patient à définir lui-même le compromis réaliste entre l’idéal médical thérapeutique recommandé et ce qui est réellement possible dans sa vie quotidienne. »

Clairement, le médecin et le patient scellent un contrat tacite afin que le patient prenne correctement son suivi de soins en charge, ils évaluent ensemble un medium entre ce qu’il serait idéal de faire et ce qui est faisable compte-tenu des obligations et du quotidien du patient, et n’hésitent pas à réviser ensemble les procédés définis afin que le suivi du traitement corresponde aux possibilités du patient de manière optimale. Le projet est de ne pas laisser place à l’incompréhension pour le patient, vis-à-vis d’un professionnel de santé qui aurait des attentes trop élevés en regard des possibilités laissées par le quotidien du patient et de créer des objectifs réalistes et par conséquent réalisables, afin que le traitement soit suivi sur la durée, de manière efficace.

3. Une démarche collaborative pour des synergies médicales

Cette démarche est un cas pratique de ce qu’une collaboration entre un patient et un professionnel de santé peut créer. D’autres s’y essaient également, comme Eyeneed, qui met en relation les professionnels de la filière visuelle et les médecins généralistes, les médecins d’EHPAD, et les PUPH. Aujourd’hui, il est fondamental que des projets innovants visant la création d’un réseau et d’un travail collaboratif se mettent en place : d’abord, nous disposons des outils conçus en ce sens grâce au numérique (+ lien vers l’article dédié au numérique), ensuite, l’expérience a montré que la synergie entre les forces médicales et/ ou entre le médecin et le patient n’était pas toujours efficiente, enfin, le contexte de la crise sanitaire n’est pas adapté aux suivis réguliers et c’est en ce sens qu’il faut agir pour que chaque suivi en santé soit mené à bien.

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