Examens oculaires complémentaires

Lors d’une consultation chez l’ophtalmologiste, la mesure de l’acuité visuelle est souvent le premier examen réalisé dans le cadre du contrôle de la vision, mais il est loin d’être le seul ! En fonction de la pathologie identifiée ou recherchée, pas moins de quatorze examens oculaires sont aujourd’hui à la disposition du médecin ophtalmologiste. Revue de détails.


I. Les examens de la vision

1. L’acuité visuelle :

• Définition
C’est la capacité à voir distinctement les détails d’un objet que l’on regarde. C’est-à-dire la capacité à voir net à une distance donnée : fonction utile pour lire et réaliser des activités de précision. Elle se mesure en 10e : 14/10° indique une très bonne acuité visuelle, moins de 3/10° avec une correction optique est considéré comme une « déficience visuelle ».


• Ce qu’il faut savoir :
C’est souvent le premier examen qu’effectue l’ophtalmologiste. C’est indolore et dure en général quelques minutes. Si vous portez des lunettes, même épisodiquement, il faudra les apporter lors de votre visite chez l’ophtalmologiste.

2. Le champ visuel :

• Définition
Cet examen mesure l’étendue du champ de vision d’un œil immobile fixant un point droit devant. En mesurant l’étendue de votre vision sur le côté, cette exploration permet d’évaluer la qualité de la rétine périphérique, de vérifier l’absence de glaucome ou de détecter une perte de plage de vision. Il se mesure en degré, normalement le champ commun aux deux yeux s’étend sur 180° de large et 130° verticalement. (En savoir plus sur le champ visuel).


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen dure environ 5 à 10 minutes par œil, il est indolore.

3. La vision des couleurs :

• Définition
Cet examen permet de déceler des troubles de la vision des couleurs. Il est réalisé à l’aide de cartes ou de pastilles de couleurs, le test usuellement utilisé est appelé « test d’Ishihara ».

• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen dure quelques minutes. En fonction de ce qui est vu, l’ophtalmologiste déterminera, s’il y en a une, le type d’anomalie de vision des couleurs. Par exemple, le daltonisme où le sujet peine à distinguer certaines couleurs comme le rouge et le vert, les erreurs dans les couleurs jaune et le bleu étant plutôt liées à une cataracte.

Un tout nouveau type de neurone découvert dans la rétine !



II. Les examens de l’œil

1. La tonométrie :

• Définition
C’est la mesure de la pression intraoculaire, c’est-à-dire la mesure de la pression qui règne à l’intérieur de l’œil et qui est totalement indépendante de la pression artérielle. La tonométrie permet de dépister les glaucomes.


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure moins de 1 minute. Quand il est réalisé avec un tonomètre à air, le jet d’air qui est envoyé sur l’œil peut surprendre. Quand il est réalisé avec un tonomètre qui entre en contact avec la cornée, cette dernière est préalablement anesthésiée par l’instillation d’un collyre.

2. L’examen des structures de l’œil à la lampe à fente (biomicroscope) :

• Définition
C’est un microscope qui permet pour l’ophtalmologiste de voir en relief. Il permet d’observer les paupières, la conjonctive, le film lacrymal, la cornée, la chambre antérieure, l’iris, le cristallin et la partie antérieure du vitré.

• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure quelques minutes. Il suffit de poser sa tête sur une mentonnière et ne pas bouger pendant que l’ophtalmologiste examine l’œil.

3. L’examen du fond d’œil :

• Définition
L’ophtalmologiste vérifie la santé de la rétine et des structures postérieures de l’œil comme les vaisseaux sanguins, le nerf optique, le vitré. Il peut être réalisé par l’interposition d’une lentille de Volk entre le biomicroscope et vous. Pour un examen plus précis, ce sera un verre à trois miroirs qui sera utilisé. L’ophtalmologiste vérifiera la rétine et pourra aussi juger avec un verre à gonioscopie l’angle irido-cornéen, c’est-à-dire la jonction entre l’iris et la cornée, qui, fermé, provoque des glaucomes particuliers dits à angle étroit.

• Ce qu’il faut savoir :
Pour ces examens, il est possible que l’ophtalmologiste ait besoin de dilater la pupille. La pupille est dilatée par l’instillation d’un collyre, c’est-à-dire que la pupille noire au centre de votre iris, partie colorée de l’œil, aura un grand diamètre d’ouverture ce qui permettra au médecin d’examiner le fond de l’œil. Si c’est le cas, vous aurez une vision légèrement floue et il vous sera déconseillé de conduire avant quelques heures ; le mieux serait de vous faire accompagner. D’autre part, s’il utilise un instrument qui entre au contact de l’œil, ce dernier sera préalablement anesthésié par un collyre. Ces examens sont donc indolores mais une petite gêne peut être ressentie. Ces examens durent quelques minutes.

4. La topographie cornéenne :

• Définition
Cet examen permet de mesurer les rayons de courbure de la cornée. Il est utilisé pour évaluer l’astigmatisme, pour évaluer la courbure d’une lentille de contact ou dépister des maladies cornéennes comme le kératocône.

• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure quelques minutes. Il suffit de poser sa tête sur une mentonnière et ne pas bouger.


III. Les examens complémentaires

1. La rétinographie :

• Définition
C’est un examen indolore qui permet de prendre des photos de la rétine d’un œil dilaté. La pupille est dilatée par l’instillation d’un collyre, c’est-à-dire que la pupille noire au centre de votre iris, partie colorée de l’œil, aura un grand diamètre d’ouverture ce qui permettra au médecin d’examiner la rétine. La rétine est le tissu tapissant le fond de l’œil. Les photos prises par la rétinographie permettent de vérifier la santé de la rétine, des fibres nerveuses composant le début du nerf optique, l’état des vaisseaux sanguins de l’œil. Elle est souvent utilisée pour dépister la rétinopathie diabétique, maladie de la rétine liée au diabète.


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure quelques minutes. Il suffit de poser sa tête sur une mentonnière et ne pas bouger. Il n’est pas toujours nécessaire d’instiller un collyre pour dilater la pupille, en particulier s’il s’agit d’une simple consultation de dépistage. Vous aurez une vision légèrement floue et il vous sera déconseillé de conduire avant quelques heures ; le mieux serait de vous faire accompagner.

2. L’angiographie :

• Définition
C’est un examen du fond d’œil et des vaisseaux rétiniens (de la rétine). La pupille doit être dilatée par un collyre, c’est-à-dire que la pupille noire au centre de votre iris, partie colorée de l’œil, aura un grand diamètre d’ouverture ce qui permettra au médecin d’examiner le fond de l’œil. Un produit colorant vous sera injecté dans une veine du bras pour colorer les vaisseaux de la rétine. Un appareil va prendre des photos de votre rétine.


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure quelques minutes. Il suffit de poser sa tête sur une mentonnière et ne pas bouger. Un collyre sera instillé pour dilater la pupille. Vous aurez une vision légèrement floue et il vous sera déconseillé de conduire avant quelques heures ; le mieux serait de vous faire accompagner. Vous pourrez ressentir un éblouissement de très courte durée provoqué par des flashes lumineux. Le produit colorant injecté dans votre bras peut provoquer des nausées.

3. L’OCT, Optical Coherence Tomography

• Définition
C’est un examen de la structure et de l’épaisseur de la rétine, tissu qui tapisse le fond de l’œil. C’est un examen indolore qui est comparable à une échographie sans contact. La pupille est dilatée par l’instillation d’un collyre, c’est-à-dire que la pupille noire au centre de votre iris, partie colorée de l’œil, aura un grand diamètre d’ouverture ce qui permettra au médecin d’examiner le fond de l’œil. Cet examen est principalement requis pour dépister ou évaluer l’évolution d’une DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge, et pour le glaucome.


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure moins de 10 minutes par œil. Il suffit de poser sa tête sur une mentonnière et ne pas bouger. Il n’est pas toujours nécessaire d’instiller un collyre pour dilater la pupille, en particulier s’il s’agit d’un examen de suivi d’une DMLA ou d’un glaucome. Vous aurez une vision légèrement floue et il vous sera déconseillé de conduire avant quelques heures ; le mieux serait de vous faire accompagner.

4. La biométrie :

• Définition
C’est un examen qui permet de prendre certaines mesures de votre œil. Elle est indispensable avant l’opération de la cataracte pour déterminer la puissance de l’implant intra-oculaire qui devra remplacer le cristallin naturel devenu opaque.
Parfois il est nécessaire d’utiliser une échographie oculaire, un appareil qui vient au contact de l’œil qui est alors anesthésié.


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure quelques minutes. Il suffit de poser sa tête sur une mentonnière et ne pas bouger. Certains appareils entrent en contact avec l’œil, un collyre anesthésique sera instillé avant la prise de mesure. D’autres appareils sont sans contact, il n’y aura donc aucun collyre instillé.


IV. Les examens électrophysiologiques

1. Le Potentiel Evoqué Visuel (PEV) :

• Définition
Cet examen mesure la réponse du cortex visuel suite à une stimulation lumineuse (flash ou carrés noir et blanc), le cortex visuel étant la partie du cerveau participant au mécanisme de la vision. Des électrodes sont posées sur le front et sur le crane pour détecter des défauts de transmission du signal visuel.


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure environ 30 minutes. Une fois les électrodes posées, il vous suffira de regarder un écran de télévision. L’examen peut aussi se dérouler grâce à une paire de lunettes munies de diodes lumineuses. Si vous portez des lunettes correctrices il faudra les apporter.

2. L’électrorétinogramme (ERG) :

• Définition
Cet examen mesure la réponse électrique de la rétine suite à une stimulation lumineuse. En effet, le mécanisme de vision est une traduction en signaux électriques de la lumière reçue sur la rétine, tissu tapissant le fond de l’œil, ce signal électrique est recueilli à la surface de votre œil. Pour cet examen, des électrodes sont posées autour des yeux et une électrode dite active est en contact de  la cornée, de type lentille ou sous la forme de petits fils. Cet examen est utilisé pour détecter des anomalies de la rétine.


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure environ 45 minutes. La pupille est dilatée par l’instillation d’un collyre, c’est-à-dire que la pupille noire au centre de votre iris, partie colorée de l’œil, aura un grand diamètre d’ouverture. Vous aurez une vision légèrement floue et il vous sera déconseillé de conduire avant quelques heures, le mieux serait de vous faire accompagner. Pour permettre la pose de la lentille de contact, un collyre anesthésique sera instillé avant la prise de mesure.

3. L’électro-oculogramme (EOG) :

• Définition
Cet examen mesure l’amplitude des mouvements oculaires en fonction de l’éclairement. Des électrodes sont placées autour des yeux et enregistre le mouvement des yeux qui doivent fixer deux points lumineux séparés. Cet examen est utilisé pour diagnostiquer des maladies rétiniennes comme la rétinite pigmentaire ou la maladie de Best (dystrophie maculaire).


• Ce qu’il faut savoir :
Cet examen n’est pas douloureux et dure environ 35 minutes. Il n’y a aucune préparation nécessaire.

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Cet article a été rédigé par le Dr ZANLONGHI Xavier, Ophtalmologiste, Centre de compétences maladies rares (filière SENSGENE), Nantes le 23/06/2020 pour le site guide-vue.fr

 
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